LGV Paris-Bordeaux en 2h dès le 2 Juillet 2017, ce n’est pas seulement exceptionnel sur le plan technique et environnemental, mais c’est aussi un accélérateur du développement économique et un booster pour l’image de Bordeaux et de la grande région Aquitaine Limousin Poitou Charentes.
Les rencontres de l’observatoire socio – économiques mis en place par LISEA et le débat animé par Sud-Ouest ont témoigné de la nouvelle donne liée à l’arrivée de la LGV à Bordeaux.
Les impacts de la LGV sur l’économie et le tourisme
D’après les dernières analyses sur les effets directs et indirects de la construction de la ligne entre 2011 et 2013, le chantier de la LGV a apporté 755 millions euros de chiffres d’affaires aux entreprises régionales et fait travailler localement 6900 personnes chaque année.
Les projections des retombées économiques ont également été chiffrées sur la croissance du tourisme par exemple. Le seul tourisme d’affaires augmenterait de 20 à 30 % selon Bernard Gérardin qui anime l’Observatoire. Les centres de congrès et la venue de manifestations nationales et internationales en sont les premiers bénéficiaires.
Nicolas Martin, directeur de l’Office du tourisme parle quant à lui d’une progression de 50% grâce au gain de temps entre Paris et Bordeaux mais également aux nouvelles offres proposées aux touristes comme la Cité du Vin juste inaugurée.
Les différents travaux réalisés sur les autres régions montrent toutefois qu’il n’y a pas de lien direct et mécanique entre développement de LGV et tourisme. En effet, si la grande vitesse ferroviaire élargit le marché potentiel des agglomérations desservies ayant déjà une image forte, une partie des effets dépend aussi du jeu des acteurs locaux. L’œnotourisme, l’événementiel, le tourisme fluvial, par exemple, font partie de l’offre à développer pour accompagner l’outil TGV.
Une attractivité renforcée grâce à la LGV
Les effets territoriaux de la grande vitesse ont été étudiés par l’Université de Bordeaux et les étudiants du Master pro Aménagement par le biais d’une enquête auprès de 140 entreprises.
L’effet « rattrapage » de Bordeaux est souvent mis en avant car la LGV fait rentrer Bordeaux dans le cercle des grandes métropoles françaises et européennes.
Sylvie Clin, cofondatrice de Betomorrow, confirme cet atout : « La LGV nous permet d’aplanir les différences entre une société parisienne et bordelaise. »
Si les attentes sont fortes en termes de dynamisme de l’écosystème entrepreneurial bordelais, l’implantation de nouvelles activités constitue un enjeu important pour la métropole.
Frédéric Sitterlé, Directeur de PressReader Europe Moyen -Orient Afrique, intervenant au débat Sud- Ouest, et qui a choisi Bordeaux pour implanter son siège pour l’ensemble de cette zone du monde en raison de sa qualité de vie mais aussi de l’arrivée de la LGV, explique : « Avant on vivait à Paris et on pouvait venir faire des rendez-vous à Bordeaux, dorénavant on pourra faire l’inverse, plus facilement ».
En témoigne le projet d’aménagement urbain Bordeaux Euratlantique autour de la gare St Jean. Son ambition est d’attirer des entreprises dont les sièges sont installés à Paris grâce à des transports plus performants et de séduire les jeunes startups en quête d’un nouveau modèle de ville plus créative et plus innovante.
Et après 2017 ?
Plus proche de Paris, Bordeaux sera aussi plus proche de Toulouse ou de Bilbao grâce au prolongement de la LGV au sud de Bordeaux.
Le ministre des transports Alain VIDALIES vient en effet de signer la déclaration d’utilité publique (DUP) pour les LGV vers Dax et Toulouse.
Toulouse sera à un peu plus de 3 heures de Paris, contre au moins 5h20 aujourd’hui.
Le coût des nouvelles lignes est estimé à 8,3 milliards d’euros, avec des hypothèses de mise en service en 2024 pour Bordeaux-Toulouse et en 2027 pour Bordeaux-Dax.
(Source : Sud-Ouest, LISEA)