Chers investisseurs, cette semaine et parce qu’une fois n’est pas coutume nous allons aborder un sujet que vous commencez à bien connaître : l’inflation. Si vous avez récemment regardé le Forex (marché des devises) ou que vous avez projeté de partir en voyage aux USA, vous avez peut-être noté que la parité euro/dollar s’est rapprochée à son plus haut niveau depuis 2002. Que se passe t-il quand l’euro flirte avec le dollar ?
Le vendredi 8 juillet, l’euro est passé sous 1.01 dollar, autrement dit on constate une dépréciation de l’euro face au dollar. Un phénomène qui inquiète les marchés et les investisseurs mais qui va se stabiliser dans le temps notamment grâce à l’intervention de la Banque Centrale Européenne dont je vous ai d’ores et déjà expliquée le rôle dans un précédent article.
Alors comment expliquer cette dépréciation ?
Si l’euro a tendance à se dégrader face au dollar, ce n’est pas le cas vis-à-vis des autres monnaies, il s’agit donc d’une analyse à établir entre ces deux devises. La guerre en Ukraine a créé de nombreux chocs économiques et il va sans dire que l’Union Européenne est en première ligne. On pense ici aux problèmes liés à la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie (gaz, pétrole etc…). Si l’euro éprouve quelques difficultés à se maintenir, à contrario le dollar lui se renforce, notamment grâce aux politiques budgétaires incisives menées par Joe Biden. Ces politiques ont stimulé la hausse des prix mais également la hausse des salaires. La Fed (banque centrale américaine) a donc réagi en conséquent pour freiner cette inflation exponentielle : elle a augmenté ses taux directeurs.
Les Etats-Unis ont été moins touchés par la guerre en Ukraine que les occidentaux ce qui leur a permis de ne pas rentrer dans cette sphère de dépendance et de sur inflation. Toutefois comme les échanges de matières premières sont facturés en dollar, la facture énergétique s’est fait sentir plus lourde : plus une monnaie est dépréciée plus les coûts d’importation sont conséquents.
Si ces factures sont plus importantes cela contribue aussi à l’alourdissement du déficit commercial et la zone euro perd de son attractivité auprès des investisseurs mondiaux. Les transactions en dollars vont devenir plus chères mais il y a néanmoins un effet positif face à ce phénomène : l’attractivité du tourisme. Les Américains vont avoir davantage envie de venir dépenser et donc voyager en France (même si ce constat ne suffit pas à équilibrer cette perte du pouvoir de la monnaie européenne). Nombreuses sont les répercussions quand l’euro flirte avec le dollar.
Face à cette inflation grimpante, la BCE ne va pas rester sans agir et va augmenter ses propres taux pour être en accord avec la politique monétaire de la Fed. Une stratégie qui devrait permettre à l’euro de se stabiliser et de reprendre du galon petit à petit. Il faut toutefois que cette action ne soit pas trop brusque sous peine de créer trop d’amplitudes sur les marchés financiers (qui sont par nature sensibles aux annonces et donc volatiles). En effet, la première conséquence directe d’une hausse des taux directeurs c’est qu’il devient plus coûteux d’emprunter : un risque pour les investisseurs.
In fine c’est aussi une situation qui peut desservir aux Etats-Unis, si tout ce que l’on achète en dollar nous coûte bien plus cher cela réduit fortement la compétitivité. Les Français auront alors moins tendance à se tourner vers des produits américains pour privilégier le local.
Mes chers investisseurs, cet été nous réserve certainement de nombreuses actualités financières croustillantes à découvrir ensemble. Je vous en réserve pour vos lectures estivales sur plage. Notre cabinet quant à lui, reste bien évidemment ouvert tout l’été.
Bonne semaine à tous !