Chers investisseurs, vous n’êtes pas sans savoir que le conflit russo-ukrainien a récemment poussé la Russie à attaquer l’Ukraine, entrainant de ce fait, une offensive massive. Ce conflit est d’amplitude mondiale puisqu’il nécessite une intervention immédiate des pays de l’OTAN afin d’éviter une guerre nucléaire. Quelles peuvent être les conséquences économiques à l’échelle mondiale du conflit russo-ukrainien ?
L’objectif premier reste de dissuader la Russie, mais les différents états occidentaux à l’instar des Etats-Unis se trouvent dans une position délicate et les sanctions prises par les Etats membres de l’OTAN sont d’ordre économiques et financières.
En outre, pour faire pression sur la Russie, il faut que les mesures adoptées soient crédibles et in fine, affaiblissent la structure économique du pays.
Il faut toutefois mette en exergue un point crucial : la dépendance de l’Union Européenne vis-à-vis de l’importation de gaz russe. C’est en effet 40% des importations du gaz de l’UE et plus de 20% de sa consommation d’énergie dont nous sommes dépendants. On ne peut donc pas totalement isoler la Russie en matière de commerce international, les conséquences économiques seraient très lourdes.
Néanmoins, il est possible de faire pression sur le taux d’inflation, point névralgique de l’économie d’un pays. Les réserves de changes de la Banque Centrale russe (qui assurent la stabilité du rouble sur le marché des changes) sont estimées à plus de 600 milliards de dollars américain. Elles sont conservées en écritures comptables numériques dans les banques des pays occidentaux. Un gel des avoirs pourrait ainsi être lourd de conséquences pour la Russie. Elle avait d’ores et déjà commencé, dans une logique d’anticipation, à revendre ses dollars contre de l’or avant que le cours des matières premières ne chute.
Ce lundi 28.02 la Banque Centrale Russe annonce relever son taux directeur à 20%. Une mesure mise en place afin de lutter contre les sanctions infligées par l’ONU. Les taux directeurs des banques centrales sont des taux d’intérêts à court terme qui permettent de piloter la politique monétaire d’un pays. C’est un moyen de contrôler l’inflation et de réguler la masse monétaire en circulation.
Le cours du rouble est par ailleurs en chute libre, avec un nouveau niveau record, depuis la déclaration de guerre par la Russie.
De surcroît, de nouvelles mesures restrictives complémentaires vont être mises en place pour augmenter davantage l’inflation en Russie. Il s’agit notamment d’exclure du système bancaire et financier la Russie (par l’intermédiaire du système Swift qui encadre l’ensemble des paiements bancaires) ce qui aurait d’importantes conséquences économiques et sociales .
Les sanctions prises par les pays occidentaux n’auront d’effets sur le Kremlin que si ce dernier se sent dépassé par les conséquences financières. Au niveau des marchés financiers, le CAC40 est lui aussi impacté et en baisse de 5%. Chaque évolution du conflit, positive ou négative influence les marchés mondiaux et amplifie la volatilité. Au niveau des matières premières, le prix du pétrole grimpe en flèche à l’instar des prix du gaz, des céréales, des métaux… Le risque principal serait de tendre in fine vers une stagflation mondiale, autrement dit une forte inflation avec une faible croissance économique. Les marchés financiers sont réputés pour être le thermostat de l’économie, la guerre les touche directement.